Cette semaine, je l’ai passée à regarder ma télé. Ce n’est jamais quelque chose que l’on annonce avec fierté, mais il s’avère que cette fois-ci, j’ai une excuse : les Championnats du monde d’athlétisme. Si, c’en est une. Et même une excellente ; depuis quelque temps, c’est vrai, j’ai quelque peu négligé les événements sportifs. On pourrait juger cela comme une bonne chose, et pour ma santé mentale et pour ma vie sociale, mais moi non : le sport a toujours fait partie de ma vie, et je regrette franchement de n’y avoir apporté qu’un intérêt de façade dernièrement. Pourquoi ? Pour mille et une raisons ; parce que les soirs de foot restent les "Stairway to Heaven" des prétextes minables et inusables pour organiser une soirée avec ses potes ; parce que le basket-ball a toujours été une passion commune à mon père et à moi ; parce que le sport a pour lui cette capacité vraiment chouette de rassembler des gens. Je crois que c’est ce dernier point qui a longtemps été à mes yeux la vertu la plus extraordinaire de la chose ; le soir du France-Brésil 98, juste après le but d’Emmanuel Petit, j’ai vu en bas de ma rue, deux voisins se donner l’accolade, eux qui avaient passé, je m’en souviens encore, la quasi-totalité de cette année 1998 à se pourrir mutuellement l’existence. Un ballon qui fait vibrer trois fois le filet de but brésilien, et voilà qu’ils oublient la rancœur qu’ils éprouvaient depuis plus d’un an l’un l’autre…
Et puis bien sûr, la chanson des Bleus, l’une des toutes premières que mon père ne m’avait pas fait découvrir et que j’aimais néanmoins tout autant… Bordel, qui a dit "I Will Survive" ?!? Ca va pas, nan ?!? L’autre chanson des Bleus, "Peace and Tranquility to Earth". Comme tout le monde, je l’ai découvert avec le cultissime documentaire de Stéphane Meunier, Les Yeux dans les Bleus (je l’ai revisionné très récemment et, autant le dire, ça tient toujours plus que bien la route) : ce petit air, d’une fraîcheur intacte même après dix ans, me renvoie invariablement à cet été 98. Ma madeleine perso, quoi.
Aujourd’hui, j’aime toujours le foot et le basket et tous ces autres sports qui vous mettent le temps d'une rencontre dans un état pas possible. Je les aime parce que ce sont des amours d’enfance, les dernières de cette période qui ont survécu aux perpétuelles variations de mes goûts et dégoûts. Un lien ombilical m’y attache, comme celui qui m’attache à la musique. J’aime également le sport pour une raison simple : c’est l’une des rares choses dans la vie qui reste imprévisible. La notion de logique y est absolument incompatible. Et ça, c’est un truc qui m’émerveillera toujours.