samedi 4 avril 2009

Piste 28 : "At the Hop" par Devendra Banhart

Tout ça est né d’un terrible malentendu, comme seules les hormones adolescentes sont capables d’en engendrer. Je l’ai crue pleine de vie et elle me croyait plein de patience, je cherchais la transcendance pour ne trouver en elle qu’un amour discordant. Beau, constant et inconditionnel certes, mais ne pouvant s’exprimer que dans la fulgurance et l’évanescence. Pour un garçon que ne cherchait qu’à se débarrasser d’un pucelage un brin encombrant, le présent exotique et ingérable de la passion amoureuse est comparable à celui de pots de peinture acrylique à un enfant de 4 ans : laissez-le avec sans surveillance et il ne fera que des bêtises.

Quand on est adolescent, on considère son existence personnelle comme un simple essai, un brouillon qu’on gribouille à la va-vite avant d’entamer le magnum opus. Que la vie la vraie c’est maintenant, c’est con à dire bien sûr, mais j’aurais aimé que quelqu’un me le dise clairement avant. Sinon je ne lui aurais jamais permise de me laisser seul sur le quai ce jour-là pour s’enfuir sur son île de pluie.


Il est trop tard maintenant pour qu’elle revienne et, de toute manière, je ne l’attends plus. Ca n’aurait aucun sens. Mais, vous comprenez, un premier amour, on n’en guérit pas. Jamais vraiment en tout cas. J’ai 19 ans maintenant et il me semble qu’il est déjà trop tard pour vivre.