lundi 24 novembre 2008

Piste 25 : "Fireworks" par Animal Collective

C’est revenu, comme ça, aussi soudainement que c’était parti. Beaucoup de choses définitivement perdues, pour si peu d’arrachées. Certes, les vieux démons ont été chassés et les anges exterminateurs exterminés, mais le vide est immense, irrationnel. La paix est chiante, elle n’a pas de conversation.

Le plaisir n’est jouissance et ne se découvre entièrement à vous que dans la fulgurance et l’éphémère. Les gens heureux ne connaissent pas le bonheur, ils goûtent à chaque instant à l’horreur de la quiétude, c’est navrant. Le confort, on aime ou on aime pas, mais il faut choisir son camp, aucune alternative possible. Moi, j’ai vite fait mon choix. Et puis dans la merde au moins, on peut pas s’arrêter de nager, de se battre et d’avancer, autrement on s’y noie et ça, autant vous le dire tout de suite, c’est pas marrant marrant.

Les mendiants du bonheur sont condamnés à courir, encore et toujours, c’est dans la fuite qu’ils trouvent leur oxygène, leur élixir de jouvence, leur ration de plaisirs fugaces et salaces, dans la promesse faite par la bande à Townshend d’un Teenage Wasteland, terre promise des branleurs d’ici et d’ailleurs.

C’est revenu, comme ça, aussi miraculeusement que c’était parti. Le voyage au bout de la nuit est loin d’être fini. Le trajet sera long, éreintant, destructeur, sans aucun doute possible ; mais tant que les feux d’artifices de ce songe éveillé continueront à illuminer ce chemin de croix, je continuerai à le parcourir des étoiles plein la tête, un sourire béat accroché aux lèvres et des larmes suspendues au coin des yeux.