Alors peut-être que tu ne m’aimeras jamais comme moi je t’aime en cet instant. Le cœur veut ce que le cœur veut et si le tien devait rester pour toujours indifférent aux élans qui meuvent le mien, tant pis.
Tu es assise juste en face de moi et, en cette après-midi moribonde, tu rayonnes comme mille soleils. Pas un seul de mes regards ne t’est pas destiné. Tu es là, assise juste en face de moi, mais je ne suis jamais vraiment sûr que toi, tu me voies.
Je sais bien tu n’y crois plus, jurant que l’on ne t’y prendrait plus, mais qu’est-ce que tu veux, je ne peux pas m’empêcher d’y croire, même un tout petit peu. Pourtant je te connais, et je me connais. La turpitude de mon désir est sans fond. Je t’aime aujourd’hui, mais demain, qui sait ? Mon besoin de consolation est peut-être impossible à rassasier.
Tu vois, je mesure parfaitement les risques que je nous fais courir. Toi comme moi avons plus à y perdre qu’à y gagner. Tout ça, je le sais.
Mais aujourd’hui tu m’as pris la main, et je ne crois pas avoir besoin de bien plus que ça.
