samedi 11 décembre 2010

Piste 29 : "This Body's Only Rental" par Katie Dill

Elle est capable des choses les plus improbables. Comme celle de me redonner l'envie de reprendre ma plume.
Alors oui, ma prose est encore chancelante, sujette à tous les vents, mais c'est peut-être une bonne chose. Pas d'artifices, pas de boursouflures, rien que de la retranscription neutre et automatique.
L'épure et non la nudité. La pudeur de la sincérité et non l'obscène de l'outrance. Littérairement démissionnaire, mais émotionnellement plus que sincère.


C'est une vieille chanson que j'avais découverte il y a quelques années sur mon audioblog préféré. Une folk song au ukulélé a priori tout ce qu'il y a de plus banal, comme on peut en croiser très souvent de nos jours. Mais je me souviens que j'ai néanmoins été immédiatement séduit. Une évidence. Une épiphanie. L'impression de découvrir un air que l'on connaissait depuis toujours. Un sentiment fulgurant d'intimité, d'osmose, de partage d'une connaissance profonde et commune, celle de la nature véritable de l'émerveillement suscité par l'envol de feuilles jaunies, planant et virevoltant majestueusement dans l'air automnal.

Qu'est-ce qu'une bonne chanson ? Cette question que je me suis longtemps posée, aujourd'hui encore, je n'en ai pas la réponse. Sans doute je ne l'aurai jamais. Je sais néanmoins une chose : cette chanson de Katie Dill est une belle chanson, une chanson que j'aime, une chanson qui me connaît mieux que moi-même, capable de transformer une balade en ville en parenthèse contemplative, propice à l'égarement, à la fuite, à l'oubli. Et, pour un temps, à la trêve avec soi.